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Page:Michelet - OC, Histoire de France, t. 5.djvu/318

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HISTOIRE DE FRANCE

mourut, en 1450, tout le monde crut que le dauphin l’avait empoisonnée. Dans cette même année, où la Normandie venait d’être reconquise, il osa la demander, non au roi, mais à elle-même, aux prélats et seigneurs normands[1]. Visiblement, il se sentait soutenu. On le vit mieux encore l’année suivante, lorsque, malgré les défenses expresses de son père, il épousa la fille du duc de Savoie[2]. Ni ce petit prince, ni le dauphin, ne s’y seraient hasardés, s’ils n’avaient cru avoir l’appui du duc de Bourgogne.

Justement cet appui manqua. Loin de pouvoir faire la guerre au roi, Philippe-le-Bon lui adressait supplique pour qu’il n’évoquât point l’affaire de Gand (29 juillet 1451)[3]. Cette affaire devenait une guerre et une guerre générale de Flandre. Sans renoncer à la gabelle, il voulait frapper d’autres droits plus vexatoires encore : droit sur la laine, c’est-à-dire sur le travail ; droit sur les consommations les plus populaires, le pain, le hareng ; des péages sur les canaux entravaient les communications et mettaient tout le pays comme en état de siège. Le droit de mouture, qui indirectement atteignait tout le monde, directement le paysan, eut cet effet, nouveau en Flandre, de mettre les campagnes du même parti que les villes.


    chose qu’il lui envoya son médecin et son apothicaire. Le malade eut si peur du médecin de Louis XI qu’il échappa au traitement. Il se sauva à Lyon, fut amené à Paris, ne put prouver son accusation et eut la tête tranchée. (Legrand.)

  1. Bazin, évêque de Lisieux, remit la lettre du dauphin au roi.
  2. « La veille des noces, arriva le héraut de Normandie de la part du Roy, etc. » On lit la célébration avant d’ouvrir ses lettres. (Legrand).
  3. App. 150.