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Page:Milton - Cheadle - Voyage de l’Atlantique au Pacifique.djvu/317

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qui passe les montagnes par le col Leather ou de La Cache de la Tête-Jaune. Quand on connaîtra mieux les ressources et les besoins de la Colombie Britannique, personne, à notre avis, n’hésitera à croire à la nécessité d’ouvrir une communication entre les deux versants, l’oriental et l’occidental, des Montagnes Rocheuses, ni aux avantages que procurera la construction, sur le territoire anglais, de cette route allant d’un océan à l’autre. Aujourd’hui nous nous bornons à vouloir montrer qu’une route peut être facilement construite par le col de la Tête-Jaune, et qu’elle serait, à beaucoup d’égards, supérieure à d’autres plus connues jusqu’à ce jour. D’abord nous pouvons, sans crainte d’être démentis, regarder les deux endroits où se trouvent des rochers et des précipices comme des obstacles sans importance en comparaison de ceux que la science de l’ingénieur a si heureusement surmontés dans la construction de la route qui suit le Fraser, et conséquemment nous affirmons qu’elle ne nécessitera aucun travail d’art bien considérable. Entre la colonie de la Rivière Rouge et Edmonton, sur un parcours de huit cents milles, il existe déjà une excellente voie carrossable et le chemin traverse un pays fertile qui ressemble à un parc. Entre Edmonton et Jasper-House, pendant quatre cents milles environ, le sol est légèrement onduleux, partout couvert d’épaisses forêts et a ses vallons continuellement marécageux. On peut supposer, presque avec certitude, qu’une meilleure voie que celle qu’on suit aujourd’hui doit être trouvée sur les terrains plus élevés : les premiers pionniers de la Compagnie de la Baie de Hudson ont pris d’abord par les marais, attendu que leur marche y était moins embarrassée, les arbres s’y trouvant plus clair-semés. De Jasper-House à La Cache de la Tête-Jaune, le col, qui, durant cent ou cent vingt milles de longueur, traverse la chaîne principale des Montagnes Rocheuses, consiste en une vaste brèche, allant presque de l’est à l’ouest, et offrant une route toute naturelle, où il n’y a d’autre obstacle que celui que forment les