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sont séparées des autres et tuées. Souvent on en abat plus d’un millier dans la journée.

Nous passâmes très agréablement trois semaines au fort Garry. Le temps était magnifiquement beau et brillant. Il n’y avait pas un nuage au ciel, et, quoique la chaleur fût intense, notre vie inoccupée nous plut beaucoup durant quelque temps.

L’évêque anglican, le docteur Anderson, eut pour nous beaucoup de bonté et de prévenance. Quant au gouverneur de la Rivière Rouge, M. Mac Tavish, il nous donna toute l’assistance possible pour préparer notre expédition. Rien n’aurait troublé notre bien-être sans les multitudes de moustiques et de cousins qui nous assaillaient toutes les nuits. Si nous voulions dormir un peu, nous étions obligés d’enfumer notre tente avant que d’y entrer. Pour y parvenir, nous coupions à un bout un trou dans la terre, nous y allumions au fond un petit feu, et, quand il était bien pris, nous le chargions de gazon et de terre. Ainsi disposé le feu continuait à couver et à fumer jusqu’au lendemain matin ; mais parfois il était si efficace que nous étions réveillés la nuit, à moitié asphyxiés, et que nous étions obligés de nous élancer hors de la tente pour éviter de l’être tout à fait.

Pendant notre séjour, arrivèrent au Fort lord Dunmore et quelques-uns des officiers aux gardes qui tenaient garnison à Montreal. Ils allaient à la chasse du bison dans les plaines. Le complément de leurs préparatifs ne dura pas longtemps, et ils partirent avant nous pour le fort Ellice, sur l’Assiniboine.

Après avoir pris soigneusement nos informations, nous nous arrêtâtmes à la conclusion que la saison était déjà trop avancée pour que nous pussions essayer de traverser les Montagnes Rocheuses avant l’hiver. Nous convînmes donc de nous avancer dans l’ouest jusqu’à ’un point situé dans les environs de la Saskatchaouane et que nous trouverions à nos convenances ; là, nous passerions l’hiver, nous tenant prêts à nous avancer vers les montagnes au commencement du prochain été. Nous fûmes aussi