vert la caricature de mon héros dans la personne d’un affreux gredin, pétroleur de son métier, et dont Jules Simon nous a raconté l’aventure à la page 208 de ses Nouveaux mémoires des autres. Voici ce que nous en dit le grand philosophe français :
« Vous vous rappelez sans doute Frontenac, qui a joué un si grand rôle dans l’insurrection de 1871 ?
Le docteur Frontenac, celui qui dit un jour à la Commune, dont il était membre :
— Entendez-moi bien. Je veux être ministre de la destruction des cultes !
Alors il y eut dans toute la salle un éclat de rire homérique. Il renonça pour toujours à la tribune après cet exploit. Mais, s’il ne dit plus de sottises, il est probable qu’il en fit, puisqu’il arriva dans la Nouvelle-Calédonie par le premier convoi des transportés.
Il fut aussi l’un des premiers graciés. Il promit de ne plus faire de politique, et vint s’établir à Dommartin des Valpajoux, son pays natal. »[1]
Le docteur Frontenac est-il un mythe ou un pseudonyme ? Je l’ignore. Dans tous les cas, Jules Simon a été
- ↑ Cf : Jules Simon, Nouveaux mémoires des autres, Paris, 1891, Emile Testard, éditeur, 10, rue de Condé.
Il existe encore en France deux villages portant le nom de Frontenac : le premier dans le département du Lot-et-Garonne, le second, dans le département de la Gironde. Ces deux départements sont limitrophes. Ces villages ont gardé fidèlement le nom des anciens maîtres. Rappelons-nous que dans la généalogie des Frontenacs, le Père Anselme dit « qu’Antoine de Buade, baron de Palluau, fut le premier seigneur de Frontenac, en Agenois. » Or, l’Agenois, ancienne division de la Guyenne, forme aujourd’hui le département du Lot-et-Garonne.
Il n’y eut que trois comtes de Frontenac :
1° Antoine de Buade, baron de Palluau, premier seigneur de Frontenac ;
2° Henri de Buade, comte de Palluau, deuxième comte de Frontenac ;
3° Louis de Buade, comte de Palluau, seigneur de l’Île Savary, troisième comte de Frontenac, gouverneur du Canada.