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NOËLS ANCIENS

L’Amitié ! elle est le plus beau lien de la vie ! — Trinquons, frères, buvons, loyalement, la main dans la main. C’est ainsi que l’on atteint, joyeusement et sans fatigue, la Meilleure Patrie.

Refrain

Jouissez de la vie pendant que la lampe brûle encore, cueillez la rose avant qu’elle se fane.[1]

Il serait difficile d’exiger d’une chanson de table morale plus sereine et plus douce philosophie. Elle a pour auteur un poète suisse, Jean-Martin Usteri.[2] C’est la meilleure de ses compositions en vers et elle est devenue un chant populaire pour toute l’Allemagne.

On a dû remarquer avec étonnement que la musique de cet air bachique est signée J. G. Nägeli[3] et non point Wolfgang-Amédée Mozart, comme il appert au

  1. Ballades et Chants populaires de l’Allemagne, pages 22 et 23, no 19.

    Par le goût sûr et intelligent qui a présidé au choix de sa collection ce recueil rappelle d’assez près la Grande Bible des Noëls de Mgr. Victor Pelletier. En autant que l’identification en a été possible chacune de ces chansons populaires est signée du nom de son auteur. Aussi lisons-nous les noms de Christian Gotlobb Neese, Pohlenz, Weber, Grübel, Nägeli, Usteri, etc.

    Pour celles-là demeurées anonymes, ce qui établit, mieux que toute autre preuve, leur très grande ancienneté, puisque leur origine semble se confondre avec celle du peuple, le compilateur du recueil s’est donné la peine d’indiquer la région particulière où elles se chantent. Ainsi il écrira : chansons de Souabe, de Bade, de Franconie, de Francfort, ballades du nord ou du sud de l’Allemagne, etc.

  2. Jean-Martin Usteri (1727-1763).
  3. Jean-George Naegeli, ou mieux Nägeli, par respect pour l’orthographe allemande. Né à Zurich en 1768, il fut l’un des musiciens les plus estimés de son temps. Fétis, dans sa Biographie des Musiciens (tome 6, page 275) nous rapporte qu’il se fit connaître avantageusement comme compositeur par des chansons allemandes — 15 recueils — qui obtinrent des succès de vogue, des toccates, des chants en chœur pour les écoles et les églises. Nägeli fut aussi écrivain didactique et éditeur de musique. Il mourut le 26 décembre 1836.