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NOËLS ANCIENS

En janvier 1691 il devint supérieur du Collège de Montréal. Rappelé en France cette même année, avec monsieur Bailley, par l’abbé Tronson, le supérieur du Séminaire de Saint-Sulpice à Paris, il revint au Canada avec Monseigneur de Saint-Vallier qui le retint chez lui à Québec. En 1694, il est nommé supérieur des Hospitalières de l’Hôtel-Dieu de Québec. En 1698, M. de La Colombière devint archidiacre, puis grand chantre au Chapitre de la cathédrale. Le 4 juin, 1708, il prononça l’oraison funèbre du Vénérable François de Laval, premier évêque de Québec. Il mourut à l’Hôtel-Dieu, le 18 juillet, 1723, à l’âge de 72 ans, et fut inhumé dans le chœur de la cathédrale de Québec. Il était membre (conseiller-clerc) du Conseil Souverain de la Nouvelle-France.

Après François-Xavier Duplessis, dont la réputation, comme orateur sacré, fut européenne, M. de La Colombière est le plus grand des prédicateurs de la Nouvelle-France. Les contemporains parlent de lui en termes enthousiastes. Son épitaphe elle-même partage leur admiration car De La Colombière eut cette gloire de ne pas survivre à sa renommée littéraire. « Né, dit-elle, avec le don de la parole, il annonça par tout le diocèse, avec grâce et liberté, les vérités évangéliques. »[1]

On connaît l’axiome de Cicéron : Nascitur poeta, fiunt oratores. LeFranc en conteste la vérité et soutient, avec raison je crois, que l’homme naît orateur comme il naît poète. De La Colombière contredit l’un et l’autre, et, si l’on en croit la pierre tombale de son sépulcre, il faudrait, à son sujet, renverser, en le traduisant, l’aphorisme classique. Il naquit donc orateur et devint poète. Comme

  1. Cf : Les Ursulines de Québec, tome II, page 29.
    Son Sermonnaire, composé de huit cahiers manuscrits, de 450 pages chacun, appartient aux archives inédites de l’Hôtel-Dieu de Québec. Après le sermon pour la Fête de la Victoire, le plus remarquable de ses discours est son Oraison Funèbre de Mgr de Laval, éditée par Augustin Côté & Cie, à Québec, en 1845, et annotée par l’abbé Bois.