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LA NATURE ET LE POÈTE


LA NATURE

Ainsi, tu me reviens, ô ma fière transfuge,
Esprit initié, enfant, hôtesse et juge
De mes parfums, de mes rumeurs,
Ton corps semble abattu par d’humaines tempêtes,
Quels plaisirs te nuisaient, toi qui n’étais pas faite
Pour la misère du bonheur ?

Ai-je comblé quelqu’un autant que ta personne ?
Tu semblais le miroir et la conque où résonnent
Et se reflètent mes secrets.
Je te parlais avec ces voix éblouissantes
Qu’ont dans les soirs d’été les sources d’air dansantes,
Et le vert soupir des forêts.