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Page:Noailles - Les Vivants et les Morts, 1913.djvu/106

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COMME LE TEMPS EST COURT…


Comme le temps est court qu’on passe sur la terre
Si peu de matins vifs,
Si peu de rêverie heureuse et solitaire
Dans des jardins naïfs ;

Si peu de la jeunesse, et si peu de surprise,
De beaux jeux excitants,
Comme le premier soir où l’on a vu Venise,
Où l’on entend Tristan !

Hélas ! ne pouvoir dire au temps fougueux d’attendre,
« Ne me détruisez pas !
Les autres qui viendront ne seront pas plus tendres,
N’ont pas de plus doux bras.