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Page:Noailles Le Livre de ma vie.djvu/174

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CHAPITRE IX


Valses viennoises. — Le plat national. — Constantinople. — Le sérail du sultan. — Sous la moustiquaire. — Les cancans d’Arnaout-Keuï. — Les admirations littéraires de l’oncle Paul. — À la porte de Victor Hugo.



Un soir de juillet, nous partîmes pour Constantinople ; une halte devait nous retenir à Vienne, une autre à Bucarest. Ma mère se faisait accompagner de la sœur aînée de mon père, d’un secrétaire ou, en ce temps, intendant, du nom de M. Dejean, sorte de vigoureux notaire limousin, au poil dru et gris, à la voix râpeuse, dont les formes épaisses étaient confortablement modelées par des vêtements usagés ; de notre gouvernante allemande, d’une femme de chambre et d’une quantité prodigieuse de malles. Les mots « excédent de bagages », dont je ne comprenais pas bien le sens et qui amenaient des réprimandes de la part de ma tante et des récriminations du personnel des gares, frappèrent mes oreilles jusqu’à notre arrivée dans l’antique Byzance. Appelés par l’Orient et craignant d’y arriver tard, alors que