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LE LIVRE DE MA VIE

Glissait, dans l’aube, sur le sein
De celle qui vous fut si bonne.

Dans la chambre un papier chinois
Sur les murs vieillis se décolle.
Ah ! comme votre hôtesse est folle !
Vous pleurez d’amour tous les trois…

La force des soleils sur Parme,
Les beaux golfes de l’univers
Ne valent pas un jardin vert
Où coulaient de fameuses larmes.

Ô Rousseau qui fûtes laquais
Et fûtes chassé par vos maîtres,
Vous dont le chant divin pénètre
Les bois, les sources, les forêts

Voyez, ce soir le ciel bleu penche
Sur les Charmettes son front pur ;
Je prends dans mes mains tout l’azur,
Je te donne cette pervenche !…


Maussade, mais coutumier, le gardien silencieux nous présenta, vers la fin de notre pèlerinage, le cahier des visiteurs où s’alignaient des noms sans prestige, des réflexions simples ou saugrenues. J’eus le plaisir d’y pouvoir inscrire, tandis que Maurice Barrès, pensif, attendant le moment de prendre à son tour la plume, rêvait à la poésie,