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royale, on ne verse pas leur sang, mais on les coud dans des sacs de peau, où l’on met une grosse pierre, et on va les précipiter tout vivants au beau milieu du fleuve.

À Siam, il y a une loi qui doit paraître bien extraordinaire à des Européens, c’est que, s’il se commet un meurtre quelque part, toutes les maisons environnantes, à soixante toises à la ronde, en sont responsables et sont sujettes à une forte amende ; la même règle s’observe pour un suicide, c’est pourquoi, quand il y a des rixes ou des inimitiés entre deux personnes, les voisins accourent pour mettre le holà, et empêchent par tous les moyens que la mort ne s’ensuive. Si par hasard, pendant la nuit, quelqu’un venait à se pendre dans quelque localité, de bon matin, les habitants s’empressent d’envelopper le cadavre dans de vieilles nattes avec des pierres ou des briques, et vont le jeter dans la rivière en prenant toutes les précautions possibles pour n’être pas découverts.

La capitale est divisée en districts ou quartiers ; dans chaque quartier est établi un nai-amphô, qui fait les fonctions de commissaire de police. Quand on saisit un voleur ou un malfaiteur, c’est