Pour savoir ſi ce feuillage étoit ſuſceptible de produire les mauvais effets dont on l’a inculpé, j’en ai nourri pendant un mois une vache laitière ; & loin que ſon lait ait tari, il a augmenté ſenſiblement.
J’ai fait enſuite, à l’approche de l’automne, entrer de grands troupeaux de moutons ſur des pièces d’une certaine étendue couvertes de pommes de terre : ils ont enlevé avec avidité aux tiges tout ce qu’elles avoient de ſucculent & de flexible, ſans avoir éprouvé aucun inconvénient.
Cette nouvelle reſſource que fourniſſent les pommes de terre, n’appartient guère qu’à l’eſpèce groſſe-blanche, vu que ſon feuillage foiſonne considérablement, & qu’elle eſt d’une végétation ſi vigoureuſe dans preſque tous les terrains, que bientôt après le retranchement, elle pouſſe de nouvelles feuilles : je le lui ai enlevé juſqu’à trois fois dans l’eſpace de deux mois, & les racines ne m’ont pas paru moins fécondes. La bonté du terrain, il eſt vrai, réparoit