Un même mot peut avoir trois formes : forme de contexte, forme de pause moyenne, forme de grande pause, par ex. אַתָּ֫ה toi avec a̦ bref, אַ֔תָּה avec a̦ allongé secondairement, אָ֑תָּה avec å allongé secondairement (§ 39 a). On a de même עַתָּ֫ה, עַ֔תָּה, עָ֑תָּה maintenant. Voir aussi la triple forme de יִתְיַצֵּב § c.
g Le ralentissement qui précède la pause explique que dans certains cas on préfère, en pause, des formes plus longues. Ainsi, dans les verbes פ״ן souvent, en pause, on omet l’assimilation du נ, p. ex. יִנְצֹ֑רוּ (§ 72 b). Les terminaisons du futur וּן, ◌ִין avec נ paragogique se trouvent surtout en pause (§ 44 e−f). Voir aussi § 62 c, e.
Nous notons ici ce phénomène rythmique qui présente quelque analogie avec la pause[1]. Quand un mot mileʿel terminé par une voyelle est suivi d’un mot commençant par une des gutturales א, ה, ע le ton devient mileraʿ. Le phénomène se présente surtout pour לָ֫מָּה qui devient לָמָ֫ה (sans redoublement) p. ex. לָמָ֫ה אַתֶּם 2 S 19, 11 (§ 37 d). הָ֫בָה devient dans Gn 29, 21 † הָבָ֫ה אֶת־אִשְׁתִּי ; de même pour les impératifs ס֫וּרָה, ק֫וּמָה, שׁ֫וּבָה, p. ex. סוּרָ֫ה אֵלַי Jug 4, 18 ; קוּמָ֫ה יְהֹוָה Nb 10, 35 (où יְהֹוָה = אֲדֹנָי). Contrairement à l’accentuation normale on trouve encore par exemple רָב֫וּ עָלֶ֫יהָ Gn 26, 22 ; שָׂמ֫וּ אֹתִי Gn 40, 15 ; זָד֫וּ עֲלֵיהֶם Ex 18, 11 ; שַׂתָּ֫ עֲוֺֽנֹתֵ֫ינוּ Ps 90, 8 ; וּבָאתָ֫ אַתָּה Zach 6, 10 (cf. § 43 b) ; וְהִבְדִּילָ֫ה הַפָּרֹ֫כֶת Ex 26, 33 ; וְהֵֽבִיאָ֫ה אוֹתָם Lév 15, 29.
Devant une gutturale, on préfère parfois, semble-t-il, une forme plus longue ; cf. §§ 78 i, 79 m.