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Page:Paul de Saint-Victor - Les deux masques, tome 1.djvu/138

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ESCHYLE.

cas des lances et du ronflement des chevaux. Pausanias dit que ceux qui venaient exprès dans la plaine, pour épier cette mêlée de Mânes, étaient frappés par des épées invisibles, mais que le passant qui l’apercevait par hasard était épargné. De tous temps les fantasmagories nocturnes ont craint et repoussé les témoins. Les « Chasses Noires » et les « Chasses Furieuses » de la mythologie germanique traquaient les bûcherons et les pâtres embusqués derrière les taillis pour les voir passer, et souvent elles mêlaient leurs membres à la curée des fauves poursuivis.

Athènes récompensa les vainqueurs, mais simplement et sans faste. Elle ne comprenait pas les exploits de tous absorbés par la gloire d’un seul, l’idolâtrie du chef érigée sur le sacrifice de l’armée. La bataille fut sur un panneau du Pœcile, et Miltiade y fut représenté avec Callimaque, au milieu d’un groupe de héros et de demi-dieux. Un tumulus fut dressé à Marathon sur ses vaillants morts, entouré de dix colonnes, une pour chaque tribu, qui portaient leurs noms. Les Platéens eurent leur sépulcre à part. Si Sparte avait combattu, elle aurait livre aux corbeaux les Ilotes tués dans ses rangs la noble Athènes, chez qui le servage n’était qu’une fraternité inférieure, accorda aux esclaves morts pour sa liberté, un tombeau d’honneur. La plus