des couronnes d’or. On les nommait ainsi parce que chaque homme congédié ou mort étant immédiatement remplacé, la cohorte renaissait d’elle-même et semblait douée d’immortalité. Les autres troupes suivaient désordonnées et confuses, à perte de vue des horizons traversés.
La flotte égalait l’armée en force et en nombre ; toutes les marines de l’Égypte et de l’Ionie, de la Phénicie et de l’Archipel, avaient été rassemblées. Quand Xerxès les passa en revue sous la tente d’or de sa galère sidonienne, qui naviguait le long des proues rangées à la file, ses nomenclateurs comptèrent douze cent dix-sept vaisseaux de guerre à trois rangs de rames, à deux cents rameurs, et trente combattants ; trois mille bateaux de transport munis chacun de soixante soldats. La mer n’avait jamais porté pareil poids.
Des travaux gigantesques frayaient les voies de ce monde en marche. L’isthme qui rattachait le promontoire du mont Athos à la terre ferme, avait été coupé par un canal assez large pour que deux trirèmes pussent y passer de front, à pleines voiles. Un pont de bateaux reliés par des câbles de lin et de papyrus avait été jeté sur le détroit qui sépare Sestos d’Abydos, l’Asie de l’Europe. L’ouvrage paraissait solide, ayant été construit par les Égyptiens, ces manœuvres des hypogées et des pyramides. Une