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Page:Paul de Saint-Victor - Les deux masques, tome 1.djvu/189

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SECONDE GUERRE MÉDIQUE.

aux passages du Cythéron. La bataille fut lente à s’engager : ce qui la retardait surtout, c’était la superstition des Spartiates courbés sur les entrailles des victimes, et refusant d’avancer tant que leur sanglant grimoire n’indiquerait pas des signes favorables. Le matin même du grand jour, quand les Perses lancèrent leurs archers et leurs cavaliers, Pausanias restait immobile, la réponse des bœufs sacrifiés étant encore inquiétante. Une inspiration le saisit enfin. Un temple de Héra, la Vierge-épouse, l’ennemie mortelle de l’impure Asie, l’alliée fidèle des Grecs de l’Iliade, se dressait en vue des doux aimées, sur un coteau qui couvrait Platée. Pausanias se tourna vers le sanctuaire, et, de loin, il invoqua à haute voix la déesse, la suppliant de ne pas laisser périr l’Hellade dans ce jour suprême. Il n’avait pas fini cette prière numérique, que les présages des victimes, subitement changés, lui promettaient la victoire. Aussitôt Pausanias donna le signal. Les Tégéates et les Lacédémoniens s’élancèrent contre le parapet de boucliers d’osier, derrière lequel les Perses accroupis dardaient sur eux une pluie de flèches. Leur charge compacte culbuta ce rempart fragile, et les Orientaux sans armures, armés de glaives courts comme des poignards, se trouvèrent aux prises avec les hoplites couverts d’airain de la tête aux pieds. Leur défense fut désespérée : ils se