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Page:Paul de Saint-Victor - Les deux masques, tome 1.djvu/199

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SECONDE GUERRE MÉDIQUE.

comme un cri d’amour. Il personnifiait la dernière lutte d’un race adolescente contre un monde usé, de la jeune Europe contre l’Orient décrépit. La Grèce, se sentant à la fleur de l’âge, pleine de sève et de vie, prenait pour patronne l’immortelle Jeunesse. Rien de plus charmant que ce nom de nymphe menant et commandant une bataille : il met le frais sourire d’une vierge sur la lèvre altière d’une Victoire.

La délivrance était accomplie : désormais c’en est fait de la puissance perse ; sa force est tranchée et son prestige est détruit. On la verra encore rentrer par l’intrigue et par le complot dans les affaires de la Grèce, mais ses armées ne remettront plus les pieds sur la terre sainte, ses flottes n’affronteront plus sa mer vengeresse. Cet Empire, si longtemps l’épouvante du monde, décroît à vue d’œil. Ce n’est plus que le fantôme pâlissant d’un colosse qui va s’évanouir : on voit un soleil couchant s’éteindre au travers. Il recule d’île en île et de royaume en royaume, de plus en plus lointain, de moins en moins redoutable. Un siècle encore, et l’épée d’Alexandre viendra l’achever.

X

Si l’Europe avait ta reconnaissance historique, elle célébrerait par un jubilé séculaire la commémora-