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ESCHYLE.

au choix. Elle gagne et réclame Masabatès. Tandis qu’Artaxerxès croit qu’elle le prend à son service comme un bon esclave, Parysatis appelle les bourreaux qui l’écorchent vif, fait crucifier son corps, et tendre sa peau sur des pieux. Le roi s’indigne et s’emporte, elle rit et répond : « Tu as bonne grâce de te fâcher de la sorte, pour un méchant eunuque décrépit, tandis que moi qui ai perdu mille dariques, je prends patience et me tais. » Plus tard, elle invite Statira, la femme de son fils, à souper. On sert un oiseau appelé Ryndacki, gibier exquis, presque fabuleux : il passait pour ne se nourrir que de rosée et de vent. Parysatis le découpe avec un couteau dont la lame est empoisonnée d’un côté, mange la portion saine, et présente à la reine la tranche imprégnée du venin. Statira meurt dans des convulsions. Artaxerxès fait écraser la tête des cuisiniers sous une pierre, il exile sa mère à Babylone ; mais elle est bientôt rappelée.

Telles étaient les reines-mères de la Perse. Le Sérail, comme la zone torride dont, au moral, il a le climat, a toujours engendré des monstres.

III

La Reine sort du palais, aussi soucieuse que les vieillards qu’elle vient consulter. Le sort de son fils