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Page:Paul de Saint-Victor - Les deux masques, tome 1.djvu/219

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LES PERSES D’ESCHYLE.

la tourmente, l’attente de son retour la consume. Il y a dans le Chant de Déborah, la Prophétesse d’Israël, une autre mère de roi qui s’inquiète de ne pas voir son fils revenir, et qui se penche à la croisée du harem, l’oreille tendue aux bruits du désert. — Elle regarde par la fenêtre et gémit, — elle crie à travers le grillage : — Pourquoi son char tarde-t-il à venir ? Pourquoi les roues de ses chariots roulent-elles si lentement ? — N’aurait-il pas trouvé du butin à faire et à partager ? — Une jeune fille, deux jeunes filles pour chaque capitaine. — Et des vêtements de couleur pour Sisera, — des vêtements à doubles broderies, pour orner rentrée du triomphe. » — Tandis qu’elle berce, en chantant, son souci, une femme s’approche de Sisera endormi, prend une cheville de la tente, et l’enfonce d’un coup de marteau, dans son front. — « Entre ses pieds, il tombe, s’agenouille, s’étend. — Entre ses pieds, il s’agenouille, tombe : — où il s’agenouille, là il tombe mort. »

Un Songe effrayant a visité Atossa, et la pousse en sursaut hors du lit nuptial où Darius dormait jadis avec elle. Les Songes d’Eschyle étaient célèbres dans l’antiquité. Ceux qui nous restent sont d’une sublimité formidable. Vrais géants du royaume des Ombres, il semble que les portes d’ivoire et de corne de la fable grecque aient dû s’exhausser pour leur