taureau ! glorieux taureau ! » — Souvent aussi il se montrait en bête fauve : une pierre gravée le représente sous la figure d’un lion à face humaine, comme une idole ninivite. Pour séduire Érigone, il se changea en grappe de raisins, et la nymphe but son baiser dans la morsure du fruit enchanté qui, d’une branche pendante, chatouillait ses lèvres.
Une de ses plus célèbres féeries est son aventure avec les pirates tyrrhéniens, chantée par l’Hymne Homérique, et tant d’autres poètes à la suite. — Le jeune dieu, aux cheveux d’azur, un manteau de pourpre à l’épaule, apparaît un jour, sur la pointe d’un promontoire. Il est aperçu par des pirates qui louvoyaient le long du rivage. — Quelle riche proie qua ce bel éphèbe, fils de roi, sons doute, sorti d’un palais plein d’airain et d’or ! S’il n’est pas racheté par une rançon magnifique, quel esclave à vendre aux temples ou aux harems de l’Asie ! — Les ravisseurs sautent sur la plage, ils saisissent Bacchus qui se laisse prendre, et l’attachent avec des liens d’osier, sur un banc du navire noir, à la proue duquel deux grands yeux rouges flamboyaient. Mais voilà que ses chaînes de branches tombent d’elles-mêmes, et le captif souriait « de ses longs yeux bleus ». Le vieux pilote, qui se connaît en dieux, les ayant tant de fois rencontrés sur la vaste mer, avertit en vain ses compagnons de leur imprudence. — « Insensés !