Page:Payen-Chevallier - Traité de la pomme de terre, 1826.djvu/15

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 3 )

lui présenta Parmentier, et qu’il n’avait composé que des fleurs du solanum tuberosum. En effet, quel emblême plus flatteur pouvait-il offrir à ce prince que celui de la plus puissante garantie contre la famine ? quel moyen plus ingénieux pouvait-on imaginer pour mettre en crédit une plante jusqu’alors dédaignée ? Les courtisans, toujours attentifs à flatter le goût du roi, s’empressèrent à l’envie de cultiver une plante honorée de ses regards. C’est donc à la flatterie que nous devons une partie du bienfait de la culture des pommes de terre. En d’autres temps, l’essor que prit la culture de la betterave et les succès de nos fabriques de sucre indigène, furent dus à une cause semblable.


description de la plante[1].


La pomme de terre est le tubercule d’une plante de la famille des morelles : le solanum tuberosum de Linné ; sa racine est vivace, rampante ; elle offre des tubercules charnus, amylacés, de forme et de grosseur qui diffèrent, selon les sols, les variétés et les soins de la culture. La tige de cette plante s’élève à la hauteur de deux à trois pieds ; elle est herbacée, rameuse, anguleuse, un peu ailée. Ses fleurs sont en grappes; elles ont des couleurs variées : on en a observé des jaunes et des roses ; elles sont placées au sommet des rameaux et en opposition avec les feuilles. La corolle est comme étoilée, à cinq tubes planes triangulaires ; le sommet de ceux-ci est recourbé en dessus. Chaque lobe est plus épais à sa partie inférieure et moyenne. La corolle a un tube très-court. Les organes sont composés de cinq étamines insérées au sommet du tube ; les filamens sont très-courts ; les anthères rapprochées totalement en forme de cône tronqué ; chacune de ces anthères


  1. L’excellent ouvrage de M. Richard nous a servi à rendre la description de cette plante plus complète.