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Page:Petit de Julleville - Histoire de la langue et de la littérature française, t. 1, 1896.djvu/309

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ROMANS ÉPIQUES

de Drias et d’Alixandre, cousin de son amie, il rencontre Parthénopée et son fidèle compagnon Dorceüs, et, pour égaliser les chances de la lutte, il ordonne à Drias de se tenir à l’écart. Parthénopée désarçonne le roi, avec l’intention de l’épargner à cause de l’amour qu’il porte à Antigone ; alors Drias, croyant son maître en danger, se précipite et frappe en pleine poitrine le jeune prince désarmé. Étéocle bande lui-même sa plaie et s’apitoie sur son sort. Le jeune homme, revenu à lui, prie le roi de rendre la liberté à son ami, qu’a fait prisonnier Alixandre. Puis il supplie Dorceüs d’annoncer sa mort à sa mère avec les plus grandes précautions et de lui conseiller de prendre un mari pour la protéger ; il le charge de ses dernières recommandations pour son sénéchal et ses chevaliers et expire. On emporte son corps à Thèbes, où on l’ensevelit dans un temple. En apprenant ce malheur, Adraste demande à ses barons de l’aider à prendre sa revanche et d’aller, le lendemain, attaquer les Thébains. Au point du jour, la bataille s’engage avec fureur et les deux frères périssent. Adraste excite ses chevaliers à venger son gendre. Les Thébains sont rejetés dans la ville avec de grandes pertes, et les Grecs donnent l’assaut ; mais ils ont le désavantage de la position et sont tous tués, sauf Adraste, Capanée, et un chevalier qui était blessé et qui part en avant pour aller à Argos porter la nouvelle du désastre.

Les filles d’Adraste voulaient se donner la mort, mais, sur les instances des dames de la ville, elles décident d’aller avec elles à Thèbes pour ensevelir les morts. Après trois jours d’une marche des plus fatigantes, elles rencontrent Capanée et Adraste, qui, désespéré à ce spectacle, cherche à se percer de son épée. Le lendemain, il reprend avec les dames le chemin de Thèbes et il est rejoint par la brillante armée du duc d’Athènes (Thésée), qui allait mettre à la raison un vassal infidèle. Adraste, l’ayant reconnu, va à lui, se jette à ses pieds et implore son appui. Le duc le relève avec bonté et promet de lui faire rendre les corps des Grecs. Sur le refus insolent de Créon, il donne l’assaut à Thèbes : les dames se font remarquer par leur acharnement et réussissent à pratiquer une brèche, par laquelle entre le duc, qui fait mettre le feu à la ville. Capanée avait eu la tête fracassée par une grosse pierre. Créon est mis à mort, ainsi que ceux qui refusent de se rendre.