§ 254. Dans les groupes de trois consonnes les deux premières appartiennent normalement à la première syllabe, la troisième à la seconde : ɑmp-ᵊlə (ampladh) « dévorer » ; αχt-ᵊrə (eachtra) « aventure » ; kʹinʹʃ-tʹər (cinstear) « fragments ». Il faut faire exception pour les groupes signalés § 232, 2º où h commence la deuxième syllabe : to:r-hnʲəχ, etc.
Par ailleurs, les deux dernières consonnes peuvent appartenir à la dernière syllabe, là où, si le groupe ne comportait que deux consonnes, ces deux consonnes appartiendraient à la deuxième syllabe : gʹαl-χrɪ:ᵊχ (gealchroidheach) « au cœur droit, généreux » ; kɔs-tʹrʹλma·χ (costriomach) « précautionneux » (litt. « aux pieds secs »).
§ 255. Début et fin de syllabe :
Une syllabe peut commencer soit par une voyelle, c’est-à-dire par une ouverture complète, sans resserrement glottal, l’attaque vocalique étant douce, mais cela seulement à l’initiale ; soit par une consonne ou par un groupe de consonnes. Un relevé portant sur 500 syllabes d’un texte de folklore (compte non tenu des chutes et élisions) m’a donné une moyenne de 72 syllabes pour 100 commençant par une consonne. Le groupe de consonnes qui commence la voyelle est, dans la plupart des cas, d’ouverture et de sonorité croissantes, mais ce principe comporte deux exceptions :
1º s, ʃ peuvent précéder des occlusives sourdes on assourdies : stɑd (stad) « arrête » (cf. § 215, 5º).
2º h peut précéder une liquide ou une nasale ; à l’initiale absolue h est sourde, mais la consonne qui suit est au moins partiellement sonore, si bien que le groupe, quoique d’ouverture décroissante, est de sonorité croissante : hn̬ɑ̃:ⁱvʹ ʃe· (shnáimh sé) « il nagea » ; dans le corps de la phrase, après sonore, h est en revanche sonore.
Le caractère particulier de la « sonorité », de l’h explique au reste cette anomalie, la sonorité de l’h « chuchée » (cf. § 87) étant moindre que celle de la nasale ou de la liquide, même partiellement assimilée.