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Conclusion

qui la précède : on a ainsi trois sons i, dont la répar­tition dépend du conso­nantisme envi­ronnant : i, ɪ et ï ; de même pour les sons a, l’on a α, a et ɑ, etc. (voir IIe Partie, passim).

Si l’on tient par ailleurs compte du fait que les voyelles longues diffèrent en général des voyelles brèves par le timbre, diffé­rence plus nette chez les jeunes généra­tions (§§ 140 et 172), si l’on tient compte des flotte­ments indivi­duels, d’autant plus considé­rables que le vocalisme est senti comme plus confus et moins caracté­ristique, on sera amené à distin­guer les nom­breuses variétés portées au tableau du § 119.

Ces variétés se laissent répartir en deux séries une série d’avant, à laquelle se ratta­chent les voyelles mixtes d’avant, une série d’arrière, à laquelle se ratta­chent les voyelles mixtes d’arrière. Si la richesse en voyelles mixtes doit être soulignée comme une des origi­nalités du parler, il importe d’insister sur ce fait, qu’aucune de ces voyelles n’est rigou­reuse­ment mixte, si l’on entend par là : à mi-chemin entre les voyelles d’avant et les voyelles d’arrière ; toutes s’appa­rentent aussi bien par le timbre que par les condi­tions dans les­quelles elles peuvent appa­raître soit à l’une soit à l’autre des deux séries extrêmes et pour­raient être consi­dérées soit comme des voyelles d’avant fortement rétrac­tées soit comme des voyelles d’arrière fortement avancées. On retrouve ainsi dans le vocalisme l’oppo­sition vélaire-palatale, qui domine le conso­nantisme.

Le timbre des voyelles brèves est uni. Les voyelles longues ont parfois un double sommet, et peuvent être diphton­guées dans leur dernière partie sous l’influence de la consonne suivante (voir plus loin).

Il n’y a pas de voyelles d’avant arrondies.

Les voyelles d’arrière sont le plus souvent impar­faite­ment arrondies, et présen­tent des variétés non arrondies ; on a même une voyelle haute d’arrière non arrondie λ, que peu de langues possèdent. La série d’arrière a par ailleurs tendance à être légère­ment avancée, et à se rappro­cher de la série mixte d’arrière.

Toutes les voyelles peuvent être nasalisées, même les voyelles hautes (ĩ, ᴜ̃) ce qui s’explique par le fait que l’abaisse­ment du voile du palais est moindre qu’en français, par exemple, et est en