amené la chute chez leurs voisins ? Une seule solution était acceptable : constituer la Belgique en une république autonome rattachée à la France par une union douanière[1].
Mais le siège de la Convention était fait. Merlin de Douai exprimait l’opinion de ses collègues en affirmant que si les Belges avaient le droit d’être Français, la France avait intérêt à posséder la Belgique. Indépendants, les Belges seraient trop faibles comme barrière ; unis à la Hollande ils seraient trop forts. « Il importe à la République, que les Belges et les Liégeois ne soient libres qu’autant qu’ils seront Français ». Portiez de l’Oise opinait qu’il fallait annexer la Belgique pour l’empêcher de tomber dans la guerre civile. Il était inutile de la consulter. « Le peuple veut toujours le bien, mais il ne le voit pas toujours »[2]. Et il est trop évident que le bien des Belges est dans une union qui les garantira désormais contre de nouvelles guerres.
Après un débat de deux jours, la Convention passa au vote.
Le 1er octobre 1795 (9 vendémiaire an IV), un décret réunit la
Belgique et le pays de Liège à la France, reconnut à leurs
habitants les droits des citoyens français, divisa leur territoire
en départements et supprima la ligne des douanes qui le séparait
de la République.