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CRATYLE

sont établis d’après les appellations des ancêtres, et sans aucune convenance ; d’autres expriment un souhait. Il faut examiner plutôt les noms appliqués à ce qui a par nature une existence éternelle (τὰ ἀεὶ ὄντα καὶ πεφυκότα, 397 b).

Ici, une digression où Socrate explique l’étymologie de θεός (397 cd), celles de δαίμων, d’après Hésiode (397 e-398 c), de ἥρως (398 c-e), d’ἄνθρωπος (399 a), de ψυχή, (399 d-400 b), de σῶμα (400 bc).

Ramené par Hermogène à la recherche annoncée, Socrate commence son examen. Il passe successivement en revue trois groupes de noms, dont il indique l’étymologie :

1. Ceux des dieux : Rhéa, Kronos, Poseidon, Pluton, Hadès, Déméter, Héra, Pherréphatta, Apollon, les Muses, Léto, Artémis, Dionysos (ici, étymologie de οἶνος, le vin), Aphrodite, Pallas, Athéna, Héphaïstos, Arès, Hermès, Pan (400 e-408 d) ;

2. Ceux des astres et des phénomènes naturels : le soleil (ἥλιος), la lune (σελήνη, σελαναία), le mois (μείς), l’éclair (ἀστραπή), le feu (πῦρ), l’eau (ὕδωρ), l’air (ἀήρ), l’éther (αἰθήρ), la terre (γῆ, γαῖα, les saisons (ὧραι), l’année et l’an (ἐνιαυτός, ἔτος, 409 a-410 e).

3. Ceux des notions morales : φρόνησις, νόησις, σωφροσύνη, ἐπιστήμη, σύνεσις, σοφία, ἀγαθόν, δικαιοσύνη, δίκαιον (et ἀδικία), ἀνδρεία, ἄρρην, ἀνήρ, γυνή, θῆλυ (ici, étymologie de θάλλειν), τέχνη, μηχανή, κακία, δειλία, ἀπορία, ἀρετή, κακόν, αἰσχρόν, καλόν, συμφέρον, κερδαλέον (et κέρδος), λυσιτελοῦν, ὠφέλιμον, βλαβερόν, ζημιῶδες, δέον (ici, parenthèse sur l’étymologie de ἡμέρα), ἡδονή, λύπη, ἀνία, ἀλγηδών, ὀδύνη, ἀχθηδών, χαρά, τέρψις, τερπνός, εὐφροσύνη, ἐπιθυμία, θυμός, ἵμερος, πόθος, ἔρως, δόξα, οἴησις, βουλή, ἀβουλία, ἀτυχία, ἑκούσιον, ἀναγκαῖον. Étymologies de ὄνομα, ἀλήθεια, ὄν, οὐσία (411 c-421 c).

IV. Les noms examinés jusqu’ici sont des dérivés et des composés. Pour les interpréter, on remonte nécessairement aux noms primitifs (τὰ πρῶτα ὀνόματα) dont ils proviennent. Mais ceux-ci, par définition, ne peuvent s’expliquer à la lumière d’autres noms, et leur explication requiert un procédé différent. Quelle est la méthode à suivre ?

1 (421 c-425 b). Il faut partir du principe déjà posé : pour être juste, le nom doit faire voir la nature de l’objet désigné (οἷον ἕκαστόν ἐστι τῶν ὄντων, 422 d). Il est une façon de mimer à l’aide de la voix. Mais imiter le chant du coq, ce