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DU JUSTE

ficielles qui devaient alimenter la rhétorique des sophistes.

Notre dialogue est donc probablement un exercice d’école. Il provient, sans doute, de ce milieu plus ou moins teinté de socratisme que Platon a souvent combattu. L’auteur a-t-il connu les premiers dialogues platoniciens ? La ressemblance entre certains textes et une page d’Euthyphron[1] porterait à le croire. Mais aucune raison n’impose, comme le veut Pavlu, d’assigner à cet écrit une date post-aristotélicienne[2]. Au contraire, le genre de développements et la forme littéraire rappellent davantage les procédés d’une époque plus ancienne.

II

LE TEXTE

Les manuscrits suivants ont servi de base à l’édition du texte :

Parisinus 1807 (ixe siècle) = A.
Vaticanus graecus I (xe siècle) = O.
Vindobonensis 21 (xive siècle ?) = Y.
Vaticanus graecus 1029 Β (fin xiie siècle) = V.
Parisinus 3009 (xvie siècle) = Z.


Le Vaticanus graecus I a été collationné sur les photographies qui sont la propriété de l’Association Guillaume Budé. Ce manuscrit fort important comprenait autrefois deux volumes. Nous ne possédons plus que le second renfermant les Lois, l’Épinomis, les Lettres, les Définitions, six apocryphes et quelques lignes du septième, Axiochos. Le texte est apparenté à celui du Parisinus 1807, mais les variantes insérées dans les marges et provenant de collations de divers manuscrits revisés et parfois corrigés avec soin, témoignent d’un travail critique approfondi. Ce manuscrit se rattache par là au mouvement philologique dirigé par le patriarche Photios[3].

  1. Περὶ Δικ. 372, 373 a et Euthyphron, 7 b.
  2. J. Pavlu, Die pseudoplatonischen Gespräche über Gerechtigkeit und Tugend, Wien, 1913.
  3. Cf. notre édition des Lettres de Platon, t. XIII, 1re partie, de la Collection Guillaume Budé, p. xxix.