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POÉSIES DE BURNS.


Ô Jenny, ne secouez pas la tête,
Et ne mettez pas tous vos charmes en évidence :
Vous savez peu combien ce maudit magot
Se dépêche !
Ces clins d’yeux et ces bouts de doigt, j’ai peur,
Y font attention !

Oh ! si quelque puissance pouvait nous accorder la faveur
De nous voir comme nous voient les autres !
Cela nous exempterait de beaucoup de bévues
Et idées absurdes.
Que nous changerions d’air, et comme habits, et comme démarche,
Et même comme dévotion :


À ÉDIMBOURG.

Edina ! residence favorite de l’Écosse !
Salut à tes palais et à tes tours,
Où jadis aux pieds d’un monarque
Siégeaient les souverains pouvoirs de la législation :
Après avoir contemplé les fleurs semées en désordre
Sur les bords de l’Ayr où j’errais,
Et avoir passé à chanter, seul, les heures traînantes,
Je m’abrite sous ton ombre honorée.

Ici la Richesse enfle toujours ses flots d’or,
Tandis que le Commerce affairé travaille avec ardeur ;
Là le noble orgueil de l’Architecture
Fait lever l’Élégance et la Splendeur ;
Ici la Justice, venue des cieux sa patrie,
Tient haut sa balance et sa verge ;
Là l’Étude, de ses yeux d’aigle,
Cherche la Science dans sa modeste demeure.

Tes fils, Edina, sociables, bienveillants,
Accucillent l’étranger à bras ouverts ;
Leurs vues élargies, leur esprit libéral,
Sont au-dessus de l’étroite vallée champêtre ;
Toujours attentifs aux lamentations de la douleur
Ou aux droits silencieux du mérite modeste ;
Puissent jamais leurs sources ne tarir,
Ni jamais l’envie tacher leur nom :

Tes brillantes filles ornent tes promenades,
Gaies comme le ciel doré de l’été,