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POÉSIES DE BURNS.

Charmantes comme la blanche aubépine sous la rose,
Chères comme un vif transport de joie !
La belle Burnet frappe l’œil amoureux,
Les beautés du ciel brillent à mon imagination ;
Je vois le dicu d’amour en haut,
Et reconnais que son œuvre est vraiment divine.

Là, épiant de haut les moindres alarmes,
Ta rude et farouche forteresse luit au loin,
Semblable à quelque hardi vétéran blanchi sous les armes,
Et couturé de maintes cicatrices :
Ses fortes murailles et ses barreaux massifs
Qui s’élèvent, effrayants, au-dessus du roc raboteux,
Ont souvent soutenu l’attaque de la guerre,
Et souvent repoussé le choc des assaillants.

Avec une crainte religieuse et des larmes de compassion,
Je contemple ce noble et imposant dème
Où les rois d’Écosse d’autrefois,
Héros fameux, avaient leur royale demeure :
Hélas ! quel changement dans l’avenir !
Leur nom royal git dans la poussière !
Leur race infortunée erre dispersée :
Et pourtant la loi rigide crie : C’est juste !

Le cœur me bat avec violence de suivre vos pas,
Vous dont les ancêtres, au temps jadis,
À travers les rangs ennemis et les brèches ouvertes,
Portaient le lion sanglant de la vieille Écosse :
Moi-même qui chante avec une science rustique,
Peut-être mes aieux ont quitté leur demeure
Et affronté le plus violent rugissement de l’affreux danger,
Marchant hardiment où vos pères les menaient|

Edina ! résidence favorite de l’Écosse !
Salut à tes palais et à tes tours,
Où jadis aux picds d’un monarque
Siégeaient les souverains pouvoirs de la lésislation !
Après avoir contemplé les fleurs semées en désordre
Sur les bords de l’Ayr où j’errais,
Et avoir passé à chanter, seul, les heures traînantes,
Je m’abrite sous ton ombre honorte.