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Page:Poésies complètes de Robert Burns, 1843.djvu/174

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POÉSIES DE BURNS.


ls prirent une charrue et l’abattirent avec,
Mirent des mottes de terre sur sa tête,
Et ils firent le serment solennel
Que Jean Grain-d’Orge était mort.
Mais le joyeux Printemps vint tiède ct doux,
Et des ondécs commencèrent à tomber :
Jean Grain-d’Orge se releva
Et les surprit tous étrangement.
Les soleils étouffants d’été arrivèrent,
Et il devint épais ct fort ;
La tôte bien srmée de dards pointus,
Afin que personne ne lui fit du mal.
La grave Automne entrait d’un air doux,
Quand il devint pâle et hlème ;
Ses jointures plices et sa tête affnisste
Montrèrent qu’il commençait à défaillir.
Sa couleur s’altéra de plus en plus,
11 se flétrit sous la main de l’äge ;
Et alurs ses ennemis commencèrent
A déployer leur rage mortelle.
le prirent une arme longue et aisut,
Et le coupèrent au genou ;
Puis l’attachérent ferme sur une charrette,
Comme un coquin de faussaire.
ils le mirent par terre sur le dos,
Et le bàtonnèrent cruellement ;
ils le suspendirent en plein vent,
Et le firent tourner, tourner.
Sl8 remplirent une sombre fosse
D’eau jusqu’au bord,
Ils y jetèrent Jean Graind’Orge,
Qu’il y enfonce ou surnage.
ls le posérent sur le plancher
Pour lui faire encore plus de mal,
Et ils continuèrcnt, comme il donnait encore des signes de vie,
A le secoucr cn tout sens.
Ils consumèrent sur une flamme dévorante
La moclle de scs os ;
Mais un meunicr le traita plus mal que tous —
11 l’écrasa entre deux picrres.
Et ils prirent le sang de son ccur mûme,
Et le burent à la ronde ;