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Page:Poésies complètes de Robert Burns, 1843.djvu/214

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POÉSIES DE BURNS.


Je te ferai raison avec les larmes d’un cœur déchiré,
Je te donnerai pour gage de violents soupirs et gémissements.
Qui dira que la fortune l’afflige,
Tant qu’elle lui laisse l’étoile de l’espérance ?
Moi, aucune lucur riante ne n’éclaire ;
Le sombre désespoir m’entoure de ténèbres.
Je ne blämoerai jamais ma partialité,
Rien ne pouvait résister à ma Nancy ;
Rien que de la voir, c’était l’aimer ;
N’aimer qu’elle, et l’aimer à jamais.
Si nous ne nous étions jamais aimés si tandrement,
Si nous ne nous étions jamais aimés si aveuglément,
Jamais rencontrés — ou jamais séparés,
Nous n’aurions jamais eu le cœur brisé.
Adieu, toi la première et la plus belle !
Adieu, toi la meilleure et la plus chère !
A toi toute joie et tout trésor,
Paix, bonheur, amour et plaisir !
Un tendre baiser, et puis nous nous séparons|
Un adieu, hélas, éternel !
Je te ferai raison avec les larmes d’un cœur déchiré,
Je te donnerai pour gage de violents soupirs et gémissements.
V.
Rendue à la joie, la nature voit
Sa robe reprendre les couleurs printanières,
Sa chevelure de feuilles flotter au vent,
Toute fraiche trempée de la rosée du matin.
CHŒUR 1,
Et me faut-il toujours raffoler de Menie ?
Et souffrir le dédain qui est dans son œil ?
Car il est de jais, de jais noir, et il est comme un épervier,
Et il ne veut laisser personne tranquille !
En vain pour moi les primevères fleurissent,
En vain pour moi les violettes poussent ;
En vain pour moi dans le vallon ou dans le bois
Le mauvis et le linot chantent.
Et me faut-il toujours, etc.

1. Ce chœur fait partie d’une chanson composée à Edimbourg, par un ami particulier de l’auteur, — 2. Abréviation ordinaire de Marianne,