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Page:Poésies complètes de Robert Burns, 1843.djvu/224

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POÉSIES DE BURNS.


Sous de donres ondées les fleurs riantes
Se paraient d’un double éclat :
Mais à present nus joies se sont envolées
Devant le souffle de l’hiver !
Pourtant le nouveau mois de mai, dans ses riches atours,
Les romènera toutvs.
Mais sur ma tête blanche aucun dégel bienfaisant
Ne fondra les nciges de l’âge.
Mon vieux tronc, sans tait ni abri,
S’affasse sous la fureur de l’hiver de la vle.
Oh ! la vieillesse a de rudes journées,
Et des nuits d’insomnie pénible !
Age d’or de la première jeunesse,
Pourquoi ne reviens-tu pas ?
XXI.
Près de la rivière d’Allan il m’arriva d’errer.
Lorsque Phæbus s’enfonçait derrière Benledi !,
Les vents chuchotaicnt à travers le bois,
Le blé jaune ondoyait mollement ;
J’écoutais une chanson d’amour,
Et songeais aux nombreux plaisirs du jeune âge,
Et toujours les échos du bois sauvage répétaient —
Oh ! je t’aime tendrement, Annie.
Oh ! heureux soit le berceau de chévrefeuille,
Qu’aucun lutin nocturne ne l’effraie ;
Et que jamais le chagrin ne souille l’heure,
Le lieu ni l’instant où je rencontrai ma chérie !
Sa tête sur mon sein palpitant,
Elle dit, en s’affaissant : « Je suis à toi pour jamais ! »
Tandis que maint baiser scellait
Le vœu sacré de ne jamais nous séparer.
La rive couverte de primevères est le séjour favori du printemps,
L’été aime à suivre les troupeaux.
Combien gai, durant ses jours qui raccourcissent,
Est l’automne sous ses vètements jaunes !
Mais peuvent-ils attendrir le cœur brülant,
Ou enchainer l’âme dans une volupté muette,
Ou darder le ravissement au travers de chaque nerf,
Comme de la rencontrer, elle le trésor de notre sein ?

1. Montagne occidentale de 8trath-Allan , hante de 3009 pieds.