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POÉSIES DE BURNS.


Là souvent, lorsque le doux soir pleure sur la prairie,
Le bouleau embaumé ombrage ma Mary et moi.
Ton flot de cristal, Afton, avec quelle yrce il coule
Et serpente près de la chaumière où demeure ma Mary !
Comme tes eaux se joucnt en baiymant ses picds de neige, ‘limpide !]
Tandis que cucillant des fleurs odorantes, elle remonte ton courant
Coule doucement, bel Afon, entre tes vertes rives,
Coule doucement, belle rivière, le sujet de mes chants ;
Ma Mary est endormie près de ton eau murmurante,
Coule doucement, gracieux Afton, ne trouble pas son rêve.
XXXVIIL
Délaissée, mon amour, privée de toute consolation,
Loin, loin de toi, j’erre ici,
Loin, loin de toi, sort rigoureux,
Dont surtout je murmure, mon amour.
CHŒUR.
Oh ! si seulement, mon amour, tu étais auprès do moi,
Seulement auprès, auprès, auprès de moi ;
Avec quelle bonté tu m’égaierais,
Et mélerais tes soupirs aux miens, mon amour :
Autour de moi sa rembrunit un ciel d’hiver,
Qui détruit chaque bouton d’espérance et de joic ;
Et je n’ai ni abri, ni refuge, ni asile,
Si ce n’est dans tes bras, mon amour.
Oh ! si seulement, etc.
Rôle cruel de l’amitié changée et refroidie
D’empoisonner le dard impitoyable de la fortune —
Ne brisons pas ton cœur lidèle,
Et ne disons pas que ce sort est le mien, mon amour.
Oh" si seulement, etc.
Mais, quoique les instants volent avec une vitesse attristante,
Oh ! laisse-moi croire que nous nous reverrons ;
Ce seul ravon de douce consolation
Peut briller sur ta Chloris, mon amour.
.
Oh ! si seulement, etc.

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