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Page:Poésies complètes de Robert Burns, 1843.djvu/239

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POÉSIES DE BURNS.


Viens sur mon sein, mon seul bien-nimé,
Dis-moi que tu me ramènes mon Willie toujours le même.
Les vents froids d’hiver soufflaient bruyants à notre séparation,
Ce n’était pas l’ouragan qui me faisait monter des larmes aux
Bienvenu maintenant est l’été, et bienvenu mon Willie, [yeux ;]
L’été de la nature, ct mou Willie de moi.
Rentrez, farouches tempètes, sommeiller dans vos antres ;
Combien vos hurlements terribles alarment une amante :
Brises, éveillez-vous ; vagues, roulez doucement,
Et ramenez mon cher garçon dans mes bras.
Mais, oh ! s’il est sans foi, et qu’il ne se soucie plus de sa Nannie,
Coule toujours entre nous, mer rugissante ;
Puissé-je n’en rien voir, puissé-je n’en rien croire,
Mais penser, en mourant, que mon Willie est à moi :
XLYVY.

LES BORDS DE LA CREE.

Voici le vallon, et voici le bosquet
Tout au-dessous des bouleaux touffus ;
La cloche du village a dit l’heure :
Oh ! qui peut retenir ma charmante belle ?
Ce n’est pas Maria qui m’appelle à voix basse ;
Ce n’est que le souffle embaumé de la brise
Qui se méle à la cadence expirante de quelque oiseau,
Pour saluer l’étoile humide du soir.
C’est la voix de Maria que j’entends :
Ainsi l’alouette des bois appelle
Sa fidèle petite compagne à la pâture :
C’est à la fois musique — et amour.
Et est-ce bien toi ? et es-tu sincère ?
Oh ! sois bienvenue de l’Amour et de mai,
Et allons renouveler tous nos serment
Le long des bords fleuris de la Cree.