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Page:Poésies complètes de Robert Burns, 1843.djvu/244

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POÉSIES DE BURNS.


Quand je pense aux jours si gais
Que j’ai passés avec toi, mon bien-aimé,
Et maintenant aux mers qui rugissent entre nous,
Comment ne scrais-je pas triste ?
Car, hélas ! etc.
Que vous marchez lentement, Heures pesantes ;
Combien les jours de chagrin sont lugubres|
Ce n’était pas ainsi que vous passiez
Quand j’étais avec mon bien-aimé.
Car, hélas ! etc.
———+me
LIT.
— Mon mari, mon mari, cessez votre vacarme,
Plus de fureur inutile, monsieur ;
Quoique je sois votre femme légitime,
Je ne suis point votre esclave, monsieur.
— Un des deux doit pourtant obéir,
Nancy, Nancy ;
Est-ce l’homme ou la femme, dis,
Mon épouse Nancy !
— Si le mot du seigneur est toujours
Servitude et obéissance,
À
J’abandonnerai mon souverain seigneur,
Et alors adieu l’allégeance.
— Je serai triste de cette perte,
Nancy, Nancy !
Pourtant je tàcherai de me tirer d’affaire,
Mon épouse Nancy.
— Il faut donc que mon pauvre cœur se brise,
Je touche à ma dernière heure ;
Quand vous m’aurez mise en terre,
Songez, songez comment vous le supporteresz.
— J’espère et mets ma confiance dans le ciel,
Nancy, Nancy ;
De le supporter il me donnera la force,
Mon épouse Nancy.
— Eh bien, monsieur, parmi les morts silencieux
J’essaierai encore de vous épouvanter ;
À minuit autour de votre lit
D’horribles spectres viendront vous visiter :