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Page:Poésies complètes de Robert Burns, 1843.djvu/264

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POÉSIES DE BURNS.


LXXXI.

Je ne suis point un homme d’église pour railler ct écrire,
Un homme d’Etat ni un soldat pour intriguer et combattre,
Ni un rusé homme d’affaires combinant un piége,
Car une boutcille au gros ventre fait tout mon souci.
Je n’envio pas le pair, je lui donne son salut ;
Je ne dédaigne pas le paysan, si bas qu’il soit ;
Mais une réunion de bons garçons, comme ceux qui sont ici,
Et une bouteille comme celle-ci, font ma gloire et mon souci.
Ici le squire passe sur son frère — le rheval ;
Là cent pour cent, l’homme de la Cité, avec sa bourse ;
Mais voyez-vous la Couronne, comme elle flotte dans l’air !
Là une bouteille au gros ventre calme toujours mon souci.
La femme de mon cœur, hélas ! elle est morte ;
J’ai couru à l’église pour avoir de douces consolations ;
J’ai trouvé que le vieux Salomon avait eu raison de dire
Que la bouteille au gros ventre est un remède à tout souci.
On me persuada une fois de faire une pacotille ;
Une lettre m’informa que tout avait péri , —
Mais précisément le vieil hôte poussif montait en se dandinant,
Avec une gloricuse boutcille qui mit fin à mon souci.
« Les soucis de la vie sont des consolations !, »— maxime posée
Par le harde, comment l’appelez-vous ? qui portait la robe noire ;
Et ma foi je suis d’accord avec le vieux fat à un cheveu près,
Car une boutcille au gros ventre est un ciel de soucis.
STANCE AJOUTÉE DANS UNE LOGE MAÇONNIQUE.
Versez donc rasade ct par-dessus les bords,
Et préparez-vous à jeter les honneurs maçonniques ;
Puisse chaque vrai frère du compas et de l’équerre
Avoir une bouteille au gros ventre lorsqu’il est excédé de soucis !
LXXXIT.

Maintenant collines et coteaux sont habillés de vert,
Et çà et là poussent les jolies primevères ;

1. Nuits d’Yvung.