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Page:Poésies complètes de Robert Burns, 1843.djvu/321

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POÉSIES DE BURNS.


D’une voix altérée je dis : Charmante fille,
Charmante comme les fleurs de cette aubépine,
Oh ! heureux, heureux celui
Qui est le plus cher à ton cœur !
Ma bourse est légère, j’ai loin à aller,
Et je voudrais bien loger chez toi ;
J’ai servi long-temps mon roi et mou pays,
Prends pitié d’un soldat.
Alors elle me regarila attentivement,
Et elle était encore plus adorable ;
Et celle me dit : J’ai aimé jadis un soldat,
Je ne l’oublierai jamais ;
Vous partagerez en liberté
Notre humble cabane et uotre maigre chère :
Ce noblo signe, la chère cocarde,
Vous êtes le bienvenu pour l’amour d’elle,
Elle regarda — elle rougit comme une rose —
Et puis, pâle comme un lis,
Elle tomba dans mes bras, et s’écria :
Es-tu mon cher Willie ?
Par celui qui fit le solcil et le cicl,
Et qui estime Île véritable amour,
Je suis Willie, et puissent toujours ainsi
Les amants sincères être récompensés !
Les gucrres sont finies, et jo suis de retour,
Et je retrouve ton cæur lonjours sincère ;
Quoique pauvres d’argent, nous sommes riches d’amour,
Et nous ne nous sépurerons plus.
Elle dit : Mon grand-père m’a laissé do l’or,
Une ferme abondamment remplie ;
Et viens, mon fidèle soldat,
Tu y seras le bienvenu !
Pour l’or, le négociant sillonne la mer,
Le fermier laboure la terre ;
Mais la gloire est le butin du soldat ;
La richesse du soldat, c’est l’honneur ;
Ne méprisez jamais le brave ct pauvre soldat,
Ne le comptez pas pour un étranger,
Rappelez-vous qu’il est l’appui de son pays
Au jour et à l’heure du danger.