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Page:Poésies complètes de Robert Burns, 1843.djvu/335

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POÉSIES DE BURNS.


Je cherchais les signes caractéristiques des grands,
Lo noble orgucil, la fierté scigneuriale,
L’arroyance hautaine ;

De l’orgueil, ah bien oui ! il n’en avait pas plus,
Ni d’impertinence, ni de ficrte {autant que je pus voir),
Qu’un honnète laboureur.

J’apprendrai donc de Sa Seigneurie,
Dorénavant à aborder indifféremment
Un rang aussi bien qu’un autre ;

Nul honnète et digne homme ne doit craindre
D’aborder le noble et jeune Daer,
Car il ne fait qu’aborder un frère.
À UNE JEUNE PERSONNE

DEMEURANT SUR LES BORDS DE LA PETITE RIVIÈRE DE DEVON,
DANS LE CLACKMANNANSHIRE,

MAIS QUI AVAIT PASSÉ SES PREMIÈRES ANNÉES DANS L’AYRSHIRE.
Qu’ils sont agréables, les bords sinucux du clair Devon
Avec ses buissons verts et touffus et ses belles fleurs épanouies !
Mais la plus jolie fleur des bords du Devon
Etait jadis un charmant bouton des rives de l’Ayr.
Que le soleil soit tempéré sur cette charmante fleur rougissante,
Lorsqu’elle se baigne dans la rosée du gai matin au teint de rose !
Et que tombe doucement sur elle la molle ondée printanière
Qui se glisse dans l’ombre du soir pour ranimer chaque feuilie :
Oh ! épargnez cette chère fleur, brises d’orient,
Quand sur votre aile frileuse et glacée vous annoncez l’aurore :
Et tiens-toi éloigné, reptile qui usurpes
La verdure et l’éclat du jardin et de la plaine !
Que Bourbon se glorific de ses gais lis dorés,
Et que l’Angleterre triomphante orbore sa rose orgueilleuse :
Une fleur plus belle que toutes deux orne les vertes vallées
Où le Devon, le charmant Devon coule en serpentant.