Aller au contenu

Page:Poésies complètes de Robert Burns, 1843.djvu/342

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
292
POÉSIES DE BURNS.


L

A

-

+

POËSIES DE BUANS.

PROLOGUE

RÉCITÉ SUR LE THÉÂTRE DE DUMFRIES
LE JOUR DE L’AN.

Je n’apporte ni chant ni danse de cette grande cité
Qui veut régenter notre goût — c’est bien dommage :
Quoique, soit dit en passant, pourquoi courir au dehors ?
Le bon sens et le goût sont ici dans leur pays natal :
Mais je nc viens pas faire un panégyrique,
Je vicas vous souhaiter à tous une bonne année !
Le vieux Temps me députe ici devant vous,
Non pour précher, mais pour conter sa simple histoire :
Le sage et grave vieillard toussa et me chargea de vous dire
Que vous êtes plus âgés d’une année en ce jour important.
Si vous êtes plus sages aussi — il m’insinua de m’en informer ;
Mais il serait malhannète, vous sentez, d’en faire la question.
Et avec un coup d’œil qui voulait être malin,
[« Pensez ! »)

11 me recommanda d’insister auprès de vous sur ce seul mot —
Vous, jeunes gens pleins de feu, tout enflés d’espoir et d’ardeur,
Qui croyez emporter le monde d’assaut par la force de votre mérite,
Le radoteur a beaucoup à vous dire
Dans sa manière fine, sèche, sententieuse, proverbialel
11 vous invite à songer au milieu de votre babil étourdi,
Que le premier coup est toujours la mnitié de la bataille ;
Que, quoique plusieurs cherchent à l’attraper par le pan de son
C’est par le toupét qu’il faut l’empoigner ;
{habit]

Que, soit que vous agissiez, souffriez, ou vous absteniez,
Vous pouvez faire des miracles en persévérant.
Vous les dernières, mais non pas dans son affection, fidèles
Formes angéliques, objet des soins particuliers du ciel, [beautés,]
Pour vous la vieille tête chauve adoucit son front ridé,
Et vous prie humblementde vous rappelerl’important MAINTENANT !
Elle vous demande la permission de combler votre félicité,
Et vous offre du bonheur à donner et à recevoir.
Pour nos efforts sincères, quoique faibles peut-être,
Avec une orgueilleuse gratitude nous reconnaissons toute votre
Et, quelque mal que puissent l’exprimer nos langues, [indulgence ; ]
Croyez que nos cœurs brülants la sentent véritablement.