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Page:Poésies complètes de Robert Burns, 1843.djvu/370

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POÉSIES DE BURNS.


Et ne faites point respirer en secret le poltron.
Est-ce là cette puissance qui, dans la guerre de la Liberté,
Avait coutume de déchainer les fureurs de la bataille ?
Vois cet œil qui lançait une haine immortelle,
Rabaissant les airs orgueilleux du despote ;
Ce bras qui, portant les foudres du destin,
Bravait la plus intrépide audace de l’usurpation|
L’un, plongé dans les ténèbres, comme l’étoile qui s’éteint ;
Et l’autre, le bras paralysé de l’âge infirme et chancelant.
ÉLÉGIE
SUR LA MORT DE ROBERT AUISSEAUX î.
Maintenant Robin repose dans son dernier gite,
11 ne marmottera plus de vers et ne chantera plus ;
La froide pauvreté, de son grand œil affamé,
Ne l’effraiera plus ;
Et la peur inquiète, et le souci au cœur rongé
Ne l’approcheront plus.
À dire vrai, il ne s’en est guère inquiété,
Sauf le moment où ils l’ont écrasé :
Car, aussitôt que le hasard ou la destinée les avait fait taire,
Pour si peu de temps que ce fût,
Il vous les fustigeait à coups de rimes ou de chants,
Et s’en faisait un amusement.
Quoiqu’il füt fait aux travaux de la campagne,
Et qu’il füt réputé robuste et dur à la fatigue,
Ce ne fut jamais le but de Robin
D’être un tel homme ;
Mais qu’on lui dit qu’il était savant et lettré,
Il s’éveillait alors !
À LA MAÏTRESSE DE WAUCHOPE HOUSE.
(MISTRESS SCOTT, DE WAUCHOPE.)
CHÈRE DAME,
Je m’en souviens bien, il y a long-temps,
Quand j’étais imberbe, jeune et timide,

L Buorns veut dire ruisseaux,