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POÉSIES DE BURNS.

       Ou à imposer le Patronage,
Nous allumerons un feu, et chaque peau,
       Nous la mettrons en fusion
              Comme de l’huile quelque jour.


REQUÊTE AU DIABLE.


Ô prince ! ô chef de nombreuses puissances couronnées,
Qui conduisis les phalanges des Séraphine à la guerre —
Milton


Ô toi, quel que soit le titre qui te convienne,
Vieux cornu, Satan, Nick, ou pied fourchu,
Qui là-bas dans ta caverne sombre et enfumée,
       Enfermé sous les écoutilles,
Fais jaillir autour de toi l’écuelle de soufre
       Pour échauder les pauvres malheureux !

Écoute-moi un peu, vieux bourreau,
Et laisse là les pauvres damnés ;
Je suis sûr que cela ne peut pas faire grand plaisir
       Même à un diable
De battre et d’échauder de pauvres chiens tels que moi,
       Et de nous entendre crier !

Grand est ton pouvoir, et grande ta renommée ;
Connu au loin et célèbre est ton nom ;
Et quoique tout là-bas cette mine de charbon embrasé suit ton séjour,
       Tu voyages loin ;
Et, ma foi ! tu n’es ni lambin ni boiteux,
       Ni timide ni craintif.

Tantôt, rôdant comme un lion rugissant,
Tu cherches ta proie dans tous les trous et tous les coins :
Tantôt volant sur la tempête aux fortes ailes,
       Tu enlèves les toits des églises ;
Tantôt, fouillant dans le cœur humain,
       Tu t’y tapis inaperçu.

J’ai entendu dire à ma vénérable grand’mère
Que vous aimez à errer dans les vallons solitaires ;
Ou que, là où les vieux châteaux en ruines de leur tête grise
       Saluent la lune,
Vous effrayez les pas de l’homme qui erre la nuit
       Par de lugubres mugissements.