Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 4, 1927.djvu/34

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Guerre, un sous-secrétaire d’État en la personne de M. Maginot, qui allait bientôt se conduire si vaillamment devant Verdun et qui se consacrait déjà, avec une patriotique ferveur, à l’étude des questions militaires. Les Beaux-Arts étaient, en outre, confiés à M. Jacquier et la Marine marchande à M. Ajam{{refl|[[1}}. La plupart de ces sénateurs ou de ces députés avaient voté l’année précédente pour M. Pams. Quelques-uns même n’étaient pas consolés de son échec. Mais tous reconnaissaient que, dans l’exercice de mes fonctions, je me conformais scrupuleusement aux règles constitutionnelles et peu à peu leur attitude semblait devenir si confiante qu’en fermant un instant les yeux, j’aurais pu me faire l’illusion d’être le Président de leur choix.

La politique intérieure n’en ajoutait pas moins ses tracas à ceux de la politique extérieure. Je ne m’attarderai pas à reproduire ici tous les feuillets auxquels j’ai confié mes tristesses. Je me bornerai à extraire de mes notes quotidiennes et à éclairer de quelques commentaires les passages indispensables à l’intelligence des principaux événements qui ont marqué les premiers mois de l’année.



1. Voir L’Europe sous les armes, p. 345.


Mercredi 7 janvier

M. Doumergue vient, avec un peu de surprise, m’informer que M. Théophile Delcassé n’entend pas accepter le renouvellement de sa mission semestrielle d’ambassadeur à Saint-Pétersbourg. L’ancien ministre aura passé une année au poste que MM. Briand et Jonnart lui ont confié, mais il n’y veut pas rester davantage. Il n’invoque que des raisons de convenance personnelle.