Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 6, 1930.djvu/65

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ministre de la Guerre le 3 février, sur la nécessité de renforcer l’armée.

« Le pays en offre-t-il les éléments ? » se demande la commission et elle ajoute : « Il résulte des déclarations du ministre de la Guerre que les dépôts peuvent fournir plus de 1 200 000 combattants. En faisant la part la plus large à l’entretien normal des formations actuelles, en réservant les hommes destinés à combler les vides, au fur et à mesure, pendant au moins six mois, il reste une disponibilité d’environ 500 000 hommes…

« …Ce grand objet, le renforcement de notre armée, aura dès maintenant un avantage qui n’est pas négligeable : celui de débarrasser les dépôts de la population qui les encombre, au détriment parfois de la discipline et du bon exemple… »

Un second examen de la question n’a fait, poursuit la commission, qu’affermir encore, s’il est possible, sa conviction. Elle renouvelle à l’unanimité l’avis émis, à l’unanimité aussi, par la commission de 1914 et qui a été porté à la connaissance du ministre de la Guerre par lettre du 22 janvier 1915. Elle insiste de la manière la plus pressante pour que des renforts pouvant s’élever à 4 ou 500 000 hommes soient organisés sans délai et tenus à la disposition du commandant en chef. Elle estime qu’une partie, tout au moins, de ces renforts serait avantageusement préparée dans le camp retranché de Paris. « La commission, pénétrée de la gravité des circonstances et résolue, en ce qui dépend d’elle, à ne rien négliger pour en conjurer les périls, décide qu’une copie de la présente délibération et des motifs qui la déterminent sera adressée au président de la République, en sa qualité de président du Conseil supérieur de la défense nationale, au président du