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sur l’origine de la chaleur solaire et de la chaleur terrestre

spectrales ; or, le spectroscope ne révèle aucune déviation de ces raies.

En outre, nous avons dit (no 140) que l’accroissement de la masse du Soleil aurait pour conséquence une variation de la durée de l’année, si l’on ne supposait pas que l’essaim de météores est intérieur à l’orbite terrestre. Comme la durée de révolution de Mercure n’a pas varié non plus, il faut supposer que l’essaim est même intérieur à l’orbite de Mercure. La densité de ce nuage cosmique devrait donc être assez forte, et les comètes devraient être arrêtées ou tout au moins fortement retardées à leur passage au périhélie ; or, même pour les comètes passant à une distance de la surface du Soleil inférieure au rayon de cet astre, il n’y a ni arrêt, ni retard très appréciable.

Il y a donc lieu de rejeter l’hypothèse météorique, ou tout au moins de la modifier profondément, comme l’a fait Helmholtz. Ce sont les idées de Helmholtz que Lord Kelvin, abandonnant lui-même sa première hypothèse, a, dans la suite, adoptées et développées.

145.Hypothèse de Helmholtz. —Dans l’hypothèse de Helmholtz, ce ne sont pas des météores distincts qui tombent continuellement sur le Soleil et le réchauffent. L’origine de l’énergie rayonnée par le Soleil est toute différente. Le Soleil est considéré comme une masse fluide qui se contracte. La contraction rapproche les particules les unes des autres ; dans ce rapprochement, le travail de la gravitation est positif.

L’énergie potentielle d’une sphère gravitante est

représentant un élément de masse et le potentiel auquel est soumis cet élément. On a

représentant une masse attirante élémentaire et la distance de la masse attirante à la masse attirée .

Si l’on a une sphère homogène de densité , de rayon et de masse , une couche sphérique de rayon et d’épaisseur a pour masse