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d’Annapolis (du nom de leur reine Anne), que dans le reste du pays qui dut aussi échanger son nom d’Acadie contre celui de Nouvelle-Écosse.

Maîtres enfin de l’Acadie, les Anglais allaient pouvoir porter toutes leurs forces contre le Canada. L’année suivante (1711) vit l’achèvement de leurs préparatifs à cet effet. Deux armées relativement formidables furent assemblées, et l’ancien plan fut repris d’attaquer le Canada à la fois par terre et par mer. Pour faire face à ce danger, le plus redoutable qui eût encore été suspendu sur le Canada, le gouverneur, M. de Vaudreuil, déploya une vigueur, une énergie au-dessus de tout éloge. Des Iroquois, caressés à la fois par lui et par le gouverneur de la Nouvelle-York, hésitaient : il appela aussitôt à lui les sauvages de la rive gauche des grands lacs. Ceux-ci accoururent et, par leur seule présence, continrent les Iroquois. Cependant, la flotte anglaise approchait ; commandée par l’amiral Walker, elle ne comptait pas moins de quatre-vingt-dix voiles et était montée par 6,500 hommes de troupe, sous les ordres du général Hill. D’autre part, Nicholson, à la tête de 5,000 hommes, s’avançait dans la direction du lac Saint-Georges et de Montréal. Après avoir tout réglé avec ses lieutenants et distribué dans les principaux postes, à Montréal, aux Trois-Rivières et sur le littoral du fleuve, les faibles moyens de défense qu’avait pu fournir la colonie épuisée, le gouverneur général alla s’enfermer dans Québec pour y attendre courageusement l’ennemi.

Les éléments vinrent inopinément à son secours. Assaillis par une furieuse tempête et connaissant mal ces parages, les vaisseaux anglais furent jetés à la côte