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M. de la Galissonnière réorganisa la milice et la porta à 12, 000 hommes. En même temps, il envoya un détachement de 300 hommes dans la vallée de l’Ohio pour en chasser les traitants et les colons anglais, avec ordre de reprendre possession du pays d’une manière solennelle[1].

Au dedans, M. de la Galissonnière s’occupait, le Canada manquant encore d’une imprimerie, d’en établir une ; il encourageait les sciences, faisait le meilleur accueil au naturaliste suédois Kalm, qui vint à cette époque visiter le Canada et qui ne tarit pas d’éloges sur la bonté du gouverneur. Il eût été bien souhaitable, en effet, pour la colonie, qu’elle gardât longtemps M. de la Galissonnière à sa tête. Mais la cour avait besoin de ses services ; il fut rappelé en France et nommé, avec M. de Silhouette, pour discuter, contre les commissaires anglais Shirley et Mildmay, la délicate et grave question des frontières de l’Acadie. Il quitta donc le Canada à la fin de septembre 1749.

Le marquis de la Jonquière, marin distingué, le même qui avait soutenu, deux ans auparavant, le combat du cap Finistère et qui avait été fait prisonnier dans ce combat, fut nommé gouverneur général en remplacement du comte de la Galissonnière ; mais il avait déjà passé la soixantaine quand il vint prendre possession de son gouvernement, et il mourut peu de temps après (1752), ayant eu le tort, pendant son court séjour au Canada, de donner prise à des accusations

  1. Dussieux, p. 114.