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avaient peu d’attaches dans le pays, et depuis lors le parti « annexionniste », vivement combattu par les organes conservateurs et catholiques, ou cessa d’exister, ou jugea plus prudent de dissimuler ses aspirations.

Le calme rétabli, le ministère Lafontaine-Baldwin put continuer, avec le concours du Parlement, sa politique d’améliorations et de réformes sages et progressives. Une loi dota les deux Canadas d’un meilleur régime judiciaire : le régime municipal fut, de son côté, heureusement modifié, et des droits plus étendus, dans l’administration de leurs affaires locales, furent donnés aux districts et aux paroisses ; les écoles furent multipliées, sous le régime du principe confessionnel, c’est-à-dire de la distinction entre les divers cultes ; le contrôle des postes rendu à la province et en même temps le tarif des lettres diminué ; un vaste système de canaux, destiné à faciliter dans les passages difficiles (sauts et rapides), la navigation du Saint-Laurent, s’achevait à la même époque. « À la fin de l’année 1850, dit un auteur canadien-français[1], le Canada se trouvait dans une excellente position ; son commerce devenait de plus en plus florissant ; près de cent navires étrangers, profitant des avantages accordés par les nouvelles lois de navigation, avaient visité les ports canadiens. Les canaux de la province venaient d’être achevés et livrés à la circulation commerciale ; plusieurs chemins de fer étaient en voie de construction ; en outre, une abondante récolte avait amené, en 1850, la prospérité dans les cam-

  1. Louis P. Turcotte. — Le Canada sous l’Union. T. II. 148. — C’est à cet ouvrage, très complet sur cette partie de l’histoire du Canada, que nous avons emprunté la plupart des renseignements sur la période qui s’étend de 1841 à 1867.