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en particulier dans son programme et parvint à mener à bonne fin trois grandes mesures que le Cabinet Lafontaine-Baldwin avait élaborées et présentées au Parlement : l’augmentation du nombre des députés, la sécularisation des réserves du clergé, l’abolition de la tenure seigneuriale.

La première de ces mesures, adoptée en 1853, portait le nombre des représentants de quatre-vingt-quatre à cent trente, dont soixante-cinq pour le Bas-Canada et soixante-cinq pour le Haut. Elle établissait une nouvelle division des districts ou collèges électoraux et répartissait la représentation d’une façon plus équitable et plus exactement proportionnelle au chiffre de la population.

La sécularisation des réserves du clergé était également une mesure équitable et depuis longtemps réclamée par l’opinion publique dans les deux provinces. Le clergé dépossédé dans cette circonstance fut le clergé protestant, le clergé de l’Église d’Anglelerre, de l’Église presbytérienne d’Écosse, etc., au bénéfice duquel ces réserves, qui affectaient de grandes étendues territoriales, avaient été originairement constituées. Cette dépossession fut d’ailleurs réglée de manière à ménager la transition et à concilier tous les intérêts en présence. Les sommes provenant de l’aliénation des réserves formèrent un fonds séparé, appelé « fonds des municipalités du Haut et du Bas-Canada », et l’on admit que les salaires et allocations précédemment accordés aux pasteurs seraient, leur vie durant, prélevés sur ce fonds, avant toutes autres affectations.

La tenure seigneuriale, débris du régime féodal aboli chez nous dans la célèbre nuit du 4 août 1789, exis-