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Page:Rabelais marty-laveaux 04.djvu/328

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commentaire

ment d’une chanson citée plus loin. Voyez ci-après la note sur la l. 29 de la p. 222).

Page 32, l. 4 : Par vn ſien apoloigue. Ὂνος ἂγριος.

L. 6 : Pluſtoſt que ne ſont cuictes aſperges. Ms. cuiytz. C’était un des proverbes favoris d’Auguste : « Velocius quam asparagi coquantur. » (Suétone, Vie d’Auguste, 87)

L. 22 : Auoine bien aduenant. Ms. : Auoine bien aueniat. Jeu de mots, aveniat (advienne), « aveine, y a. »

Page 33, l. 5 : Philemon. Voyez ci-dessus, p. 116, note sur la l. 11 de la p. 73.*

* Philemon, voyant vn aſne. Cette histoire, tirée du traité de Lucien intitulé De ceux qui ont longtemps vécu, et aussi de Valère Maxime (IX, 12, 6), est répétée avec un peu plus de développements dans le quart liure (ch. XVII, t. II, p. 333). Là, Philemon est appelé Philomenes. Le Duchat en conclut avec beaucoup de vraisemblance que Rabelais s’est servi, au moment où il écrivait le quart liure, du Valère Maxime in-folio publié à Paris en 1517, où ce nom est ainsi écrit. Voyez ci-dessus, p. 95, note sur la p. 43.*
* Diagoras Rodien, Chilo, Sophocles, Diony, tyrant de Sicile, Philippides, Philemon, Polycrata, Philiſtion, M. Iuuenti, & aultres qui moururent de ioye. Les succès remportés dans les jeux de la Grèce causèrent quelques-unes de ces morts violentes : Diagoras vit ses trois fils victorieux le même jour aux jeux olympiques (Aulu-Gelle) ; Chilon en eut un qui obtint la même distinction (Pline, VII, XXXII) ; Sophocle et Denys avaient remporté le prix de tragédie (Pline, VII, LIII) ; Philippides celui de comédie (Aulu-Gelle). D’autres eurent des motifs plus futiles : « Philemon, voyant vn aſne qui mangeoit les figues qu’on auoit apreſté pour le diſner, mourut de force de rire, » ainsi que Rabelais lui-même nous le raconte un peu plus loin (t. I, p. 73. Voy, le commentaire relatif à ce passage). Polycrate, ou plutôt Polycrite, comme la nomme Plutarque, était une noble dame qui, d’après le témoignage d’Aristote, mourut d’un bonheur inattendu (Aulu-Gelle). Il n’est pas question de Philistion dans les auteurs que cite Rabelais ; mais Suidas nous apprend que c’était un poète comique qui mourut d’un excès de rire. Enfin le consul M. Juventius Talua, ou Thalna, périt au milieu d’un sacrifice qu’il faisait après avoir soumis la Corse (Pline, VIII, LIII, et Aulu-Gelle).

Page 34, l. 6 : Dains oiſeaux. Ms. : Dames Oyſeaulx, et, plus loin, Dame Oyſelle. Mauvais jeu de mots.

Page 35, l. 11 : L’armet de Pluton. Platon parle au livre X de sa République de cette propriété de l’armet de Pluton et de l’anneau de Gygès ; et Pline (liv. XXVIII, 8) indique, d’après Démocrite, la manière de se rendre invisible à l’aide de pastilles faites de la patte gauche d’un caméléon.

L. 20 : Deux petits Cardingaux. Peut-être les « deux petits Cardinaux » dont il est question dans la lettre de Rabelais du 15 février 1536 (t. III, p. 365).

Page 36, l. 12 : Pippez. Panurge s’écrie en voyant la chevêche ou chouette : « Nous iommes icy bien pippez, » parce qu’on employait cet oiseau pour en attirer d’autres par ses cris : « On penſoit ſe ſeruir de luy (La Noue), comme de cheueche pour piper les Rochelois. » (Mémoires de l’Eſtat de la France ſous Charles IX, 1778, t. II, p. 12). Il ajoute « à plaines pippes, » c’est-à-dire à pleins tonneaux, complétement, pour taire une équivoque sur le mot piper.

L. 17 : Cheuecier. Allusion entre cheveche et chevecier, officier qui a soin du chevet de l’église, et, par suite, trésorier.

L. 26 : Teſte verde. Allusion aux ornements verts des chapeaux des évêques.

L. 27 : De trois Onocrotales. Ms. : d’vn Soufflegan & trois Onocrotales. — Soufflegan est un quolibet pour suffragant, et onocrotale pour protonotaire, comme on