Page:Rabelais ou imitateur - Le Disciple de Pantagruel, éd. Lacroix 1875.djvu/35

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debvoit rien dix escuz d’or, lesquels je ne vouluz pas reprendre quand il les me voulut rebailler ; dequoy les gens s’apperceurent, dont je fuz fort blasmé.

Je croys bien que, si j’eusse esté prebstre, et que j’eusse confessé vérité, qu’il ne m’en fust demouré non plus qu’à mes compaignons ; mais, grâces à Dieu, je rechappay, et fuz quitté pour le bout que j’ay encor, comme il appert. Vela les causes et raisons pour lesquelles j’ay esté ainsi accoustré ; je le vous dis, affin que vous vous donnez garde de tumber en telz inconveniens, et que vous ne faciez pas comme moy, mais que vous vous gardez tousjoufs le mieulx que vous pourrez de bien faire comme j’ay faict, et de rien debagouler, pour les dangiers qui en peuvent advenir.


Comment Panurge envoya en la Basse Bretaigne pour avoir ung truchement qui sceust parler tous langaiges.

CHAPITRE III.


QUAND je vy ma navire toute équipée, munye, avitaillée de toutes choses, et que j’avoye gens de bien et de deffence, et qu’il ne restoit plus qu’avoir ung bon truchement qui sceust parler toutes langues, j’en envoyay quérir